Ce site Web a des limites de navigation. Il est recommandé d'utiliser un navigateur comme Edge, Chrome, Safari ou Firefox.

Livraison gratuite pour toute commande de 75 $ et + (avant taxes) ✨

CHRONIQUES DE PASSATION D’UNE PETITE ENTREPRISE, 3e partie

Si vous le permettez, je vous partage ici l’histoire du transfert de la Savonnerie dont la production sera bientôt assurée par l’équipe d’Anne Bastide de J’habite chez mon chat, à St-Raymond. 

Les Chroniques, 3e partie.

no 11 La fabuleuse histoire des légendes 

C’était en 2011. Alors qu’on roulait sur un logo initial provenant de la banque d’images de Word et qu’on avait modifié, qui, finalement, représentait du blé absent de notre production, dans un monde sans gluten en devenir, on a eu l’idée de sortir une série de savons « plus funny », illustré par notre ami Marsi, avec des illustrations adaptées de sa nouvelle BD, Miam Miam Fléau. Les savons Miam Miam (printemps, été, automne, hiver) furent les plus populaires cette année-là, déclassant nos classiques lavande, karité et calendule (aka Mère-Grande) et coriandre-bergamote (le Dragon).  

Dans notre clientèle, reste que presque personne n’avait lu l’excellente BD de Marsi, et l’histoire est quand même absurde et difficile à intégrer. Fin 2011, j’ai eu l’illumination! Et si on rédigeait des histoires inédites, issues d’un imaginaire du terroir, que les gens pouvaient lire et s’approprier, et si on créait des illustrations qu’on associait à nos savons, les clients ne seraient plus jamais seuls sous la douche et on arriverait un peu à voyager en utilisant un produit de consommation qui, jusque là, avouons-le, était légèrement dépourvu d’intérêt.  

Je convoque en urgence Eric Chouteau. On travaille ensemble depuis un an. Il embarque dans ce projet fou. Je me remets à la lecture et à l’écriture et je dévore toutes les légendes du Québec de la bibliothèque. J’embarque notre famille dans l’aventure. On mange légendes. On dort légendes. Je commence le vaste exercice de style et les légendes naissent sous ma plume, puis sous celle de mon équipe. Le Rugueux de chantier (adapté librement de la chasse-galerie), le Coureur des bois, la Gitane, le Chocolatier, le Jardinier. Cinq histoires par mois d’environ 300 mots sont transmises à Eric Chouteau, qui me remet les cinq illustrations le mois suivant, et progressivement, on modifie les étiquettes. Chaque fois qu’on reçoit les illustrations, c’est comme Noël. Les employés se battent pour étiqueter les savons légendes, qui prennent littéralement vie sous leurs doigts agiles.  

Un projet colossal, réalisé en 2012, sur six mois. En route, on a également modifié le site Web. Cette année-là, j’ai mis 2000 heures dans le projet des légendes, avec l’entreprise et deux jeunes enfants. Par amour, surtout. J’avais viscéralement besoin d’écrire et de m’exprimer. Les légendes sont toutes un peu autobiographiques. Certaines plus que d’autres. Je m’identifie beaucoup à Madame Butternut, au Rêveur et à la Globetrotteuse. Mon fils a imaginé l’histoire de la Sorcière de la montagne. Des amis et collaborateurs ont rédigé le Marmiton, le Patriote, Lady Mellow, L’Entremetteuse, le Cocher, le Dragon. J’étais loin de me douter que ce projet allait changer le cours de l’histoire de la Savonnerie. Grâce aux légendes, la Savonnerie est devenue de plus en plus connue, car elle était reconnue, identifiable grâce à son image de marque unique.  

Ce matin, je suis en joie et en gratitude en rédigeant cette histoire pour vous la raconter. Je suis si heureuse que les légendes fassent partie du leg de la Savonnerie et qu’elles déménagent en mai à St-Raymond. 

no 12 Les « patches » 

Je ne sais pas exactement d’où vient cette lubie, à la base. Est-ce que c’est parce que j’ai fait mes cours de natation et qu’on obtenait une patch colorée chaque fois qu’on passait un niveau? Est-ce que c’est ma jeunesse à collectionner des macarons, des collants, des écussons, qui serait à la base de cet attachement pour cette petite babiole? 

Je me rappelle exactement le moment où l’éclair de cette lumineuse idée m’a traversé l’esprit. On était à un forum du Groupement des chefs d’entreprise sur Vendre autrement et j’avais donné une conférence sur l’esprit d’équipe. Mon club était présent et l’un des membres, Antoine, qui avait fondé une entreprise dans le génie forestier, avait des problèmes de rétention de main d’œuvre. Je lui ai dit, tout bonnement, tu devrais offrir des patches à tes employés pour les remercier, comme chez les louveteaux! Il n’a jamais mis cette idée à exécution, mais moi, oui. Dès le lendemain, je me suis mise à magasiner des « patches » sur Internet.  

Il y avait des patches d’ancienneté, des patches au mérite, des patches loufoques, parce que quelqu’un avait réalisé quelque chose d’exceptionnel. Cette année-là, en 2017, les employés ont eu la « patche du million », je l’ai remise à tous les employés quand l’entreprise a atteint son premier million de dollars en chiffres d’affaires dans une année financière… c’était en décembre. On a chanté dans le système téléphonique, « c’est la chanson, du million… ». La réussite a toujours été collective, pour moi. Jamais individuelle. On a remis des patches après l’inondation. Après les années fastes, pour remercier. Après les années difficiles, pour panser nos blessures. Parfois pour aucune raison, aussi, seulement pour honorer notre culture d’entreprise, résolument différente. Je pense que c’est surtout ça qui va nous manquer. Ça et d’avoir la chance se voir tous les jours. La joie incroyable de travailler avec ceux qui sont devenus nos amis, notre famille. Celle qu’on a choisie.

En ce moment, je suis incapable d’envisager laisser aller mes patches. Je peux me déposséder de bien des objets symboliques, mais on dirait que de m’enlever les patches, ce serait comme m’arracher le cœur, que je doive dire adieu à ma culture d’entreprise, celle qui me définit, moi aussi.  

Un jour, j’ai partagé cette idée des patches avec d’autres entrepreneurs que je ne connaissais pas. L’une d’elles m’a dit que mon système était « infantilisant ». Peut-être que parce qu’on a su garder notre cœur jeune à la Savonnerie, mais elle n’a jamais croisé le regard joyeux d’un employé qui s’est fait offrir une récompense pour une bonne action ou un bon travail. Le feedback positif a sa place, quelque soit la formule.  

Hier, en ressortant mes patches pour prendre les photos, je me rends compte qu’elles sont des témoins du chemin parcouru, et qu’elles aussi, ont marqué le temps. Ça me donne le goût d’en magasiner d’autres!  

À la Savonnerie des Diligences, on fait les choses différemment depuis 18 ans. Et aussi, on fait du savon. Il en reste, d’ailleurs. C’est par ici : https://savonneriediligences.ca/collections/savons 

 

Panier

Plus de produits disponibles à l'achat

Votre panier est vide.